Je vais à l'école primaire du lycée où Nanot y est élève du secondaire. Maman m'y conduit sur le porte-bagage de son vélo. Lorsqu'il neige nous y allons à pied Nanot et moi.
Les hivers sont froids et neigeux, nous portons des galoches à semelle de bois sous lesquelles la neige se colle et de grandes pélerines en drap dur et épais.
Nous passons par la rue Victor Hugo près d'une maison occupée par la gestapo, nous avons peur et filons très vite; un jour nous y avons entendu des cris. C'était un lieu où se pratiquait la torture.
Jean Louis un ancien ouvrier de papa lui rend souvent visite. Il est breton, il me chante "Marie Lou" et la "Paimpolaise". Un soir il a disparu, sorti après le couvre feu ? Il n'était pas avare d'adjectifs peu amènes pour les allemands, a-t-il tenu des propos provocateurs? Nous ne l'avons jamais revu. "Ramassé" disait papa. triste histoire.